A Roland-Garros, le vainqueur empoche 2 000 000€, tandis que le 1er du tour de France 5 000 000€. Le premier est compétitif sur deux semaines, 1 match maxi tous les deux jours. Le deuxième premier est en selle tous les 21 jours que dure sa boucle avec trois repos, mais, tous les soirs transfert en autocar ou voiture particulière. Cherchez l’erreur. Mais, il est vrai qu’il est normal que ce premier ait plus de temps pour dépenser le plus d’argent à gagner. Et puis après tout rien n’empêche le winner a deux roues de se mettre au vert sur la terre battue d’avance. Le président, qui se prend pour le roi impérial de notre république, nous coutera entre 200 et 600 000€ pour tenir la causette aux joyeux bambins ayant eu la gloire de se faire élire. Combien aurait couté la même s’il s’était tout simplement rendu au palais bourbon hélicoptère compris ? Et il va recommencer tous les ans, maintenant nous savons le pourquoi du comment de l’augmentation non retardée de notre Csg bien aimée. Mais, jusqu’à maintenant nous ne sommes pas privé-e-s de nos soldes chéries, institution désormais bien ancrée dans nos esprits tant il est vrai que beaucoup garde en trésorerie pour ce moment béni du veau d’or. Mais, bêtement, une question me vient à l’esprit combien vaut réellement tel produit capable d’être lâché avec une ristourne de 30 à 50%, lorsque ce n’est pas 70% voire en fin de course majorée d’une réduction supplémentaire de 10 à 15% pour permettre de lâcher le morceau. Mais les affaires sont les affaires, à ce prix-là pourquoi s’en priver. Tandis que l’on peut se demander pourquoi acheter en dehors de cette miraculeuse période si ce n’est l’achat impulsif, indispensable, nécessaire et urgent qui font de nous les dindons de la farce. Force est au plus fort. Photographe autodidacte, sans renier son passé “argentique” il a immédiatement pris le “virage numérique” et s’exprime principalement au travers ses images de paysages naturels et urbains. Il publie des articles et tutos dans des revues photographiques notamment les éditions Oracom et pour le compte de RiskAssur. Réalise des chroniques dans un site forum “ et aide les membres de son forum “PhotoClub” à progresser dans leur pratique photographique. A la demande, il expose ses photographies originales individuellement ou lors de manifestations collectives et donne des cours sur les prise de vue et le développement numérique. Est membre de diverses association d’artistes picturaux”
Budget: le vrai prix de la gratuité. Un produit acheté, un produit offert ; vos petits-déjeuners offerts dans votre forfait vacances ; un mois gratuit sans engagement à tel service de streaming autant d’offres qui ont le don d’attirer notre attention. Mais attention, en économie le gratuit a toujours un prix !J’ai été une fan absolue de Vinted pendant quelques années. J’ai d’ailleurs rédigé un article comment bien vendre sur Vinted » il y a deux ans, qui est à ce jour l’article le plus consulté du blog. J’ai beaucoup vendu mais j’ai également beaucoup acheté sur cette plateforme. Pour rappel, acheter ses vêtements en seconde-main est la manière la plus éthique de consommer la mode. C’est un bon moyen de suivre les tendances ou de se faire plaisir à moindre coût, sans générer des ressources supplémentaires matières premières et consommation énergétique ++ qui pollueraient encore davantage notre belle planète. Oui mais… si j’ai adoré Vinted pour les nombreuses affaires que j’ai pu y faire, j’ai aussi fait face à de nombreuses déconvenues. Et je vous explique pourquoi plus bas ! Ma plus belle histoire d’amour avec Vinted La bonne ambiance des débuts Au début, l’ambiance était bon enfant et les vendeuses plutôt honnêtes. Les premières utilisatrices de la plateforme étaient des vinties » rodées depuis longtemps à la vente de seconde-main en ligne certaines ont d’abord utilisé ebay puis leboncoin pendant des années avant de basculer sur Vinted. Il y régnait une franche camaraderie et on y trouvait essentiellement des belles pièces ou en tout cas des pièces vendues à prix juste. Je me souviens avoir fait de très belles affaires, comme cette robe en cuir The Kooples ou ce sac introuvable en boutique que je n’ai finalement pas gardé mais il était superbe. Je recevais presque toujours les articles exactement dans l’état qui était décrit dans l’annonce. Jamais de mauvaise surprise ! A l’époque, je faisais aussi beaucoup de ventes avec remises en mains propres qui se passaient très bien. Les filles venaient à l’heure au rendez-vous et ne négociaient pas chaque article comme des marchandes de tapis. J’ai vraiment fait de chouettes rencontres grâce à Vinted. Le coin des bonnes affaires Vinted m’a également permis de vider mon placard sans y laisser mes plumes. J’ai pu vendre de très belles pièces que je ne portais jamais à un prix juste du moins au début et ainsi gagner un peu d’argent que j’ai pu investir dans des vêtements qui me convenaient mieux. Soit je rachetais directement sur Vinted le plus simple soit je transférais l’argent sur mon compte en banque pour m’acheter des vêtements ailleurs. Bref, Vinted a changé ma vie pendant quelques années. Une plateforme de seconde-main 100% mode et sans commission intermédiaire ou presque c’était vraiment l’Eldorado pour la dingue de fringues que j’étais. Un avenir prometteur La plateforme a vraiment décollé l’année dernière et connait un succès fulgurant qui n’a pas l’air de se démentir bien au contraire. Rien d’étonnant à cela l’inscription est gratuite et hormis les frais de port à la charge de l’acheteur, Vinted ne facture pas de frais aux vendeurs, qui reçoivent l’intégralité de l’argent de leurs ventes. C’est donc tout bénef, aussi bien pour l’acheteur que pour le vendeur qui n’a pas l’impression d’être pris pour un pigeon. L’enthousiasme pour la seconde-main est tel que d’ici 2028, il est prévu que le marché de la seconde-main dépasse celui du neuf. Autour de moi, je crois que tout le monde a acheté ou vendu au moins une fois quelque chose sur Vinted, je trouve ça quand même assez fou ! Et puis la fin des haricots… Attention aux arnaques On trouve de tout sur Vinted… Du beau, du moins beau et encore, tous les goûts sont dans la nature… du neuf, du vieux, du vintage et même du luxe. Attention aux contrefaçons d’ailleurs. Même si la plateforme exige des certificats d’authenticité, il n’y a aucun contrôle réel de la marchandise, contrairement à des plateformes spécialisées comme qui fait expertiser les pièces de luxe par des professionnels. Je déconseille fortement d’acheter des sacs ou accessoires de luxe sur Vinted, je sais que c’est parfois très tentant mais personnellement je n’ai absolument pas confiance. Sans doute que certaines annonces sont honnêtes mais dans le doute je préfère m’abstenir. Certaines pièces sont de toute façon tellement recherchées qu’elles valent à peine plus cher achetées neuves directement en boutique. C’est le cas de ma ceinture Gucci double G ou de mes mules Hermès modèle Oran que j’ai préféré acheter neuves. La différence de prix occasion VS neuf était dérisoire et au moins je suis certaine de ne pas m’être fait arnaquer ! Est-ce qu’on se foutrait pas un peu de notre gueule ? Il n’y a pas qu’avec le luxe qu’il faut faire attention sur Vinted. Avec l’expérience j’ai remarqué que beaucoup d’annonces se foutaient royalement de la gueule des gens. Exemple type l’article décrit comme quasiment neuf » ou en parfait état » alors que les photos semblent montrer tout le contraire taches, rayures, trous, aspect délavé, j’en passe et des meilleures. Ce n’est pas une généralité bien sûr mais certaines vendeuses ne jouent pas le jeu et mentent de manière éhontée. D’autres ne font aucun effort pour mettre en valeur ce qu’elles vendent, ne donnent aucun détail dans l’annonce, les photos sont sombres, les vêtements chiffonnés… J’ai également reçu beaucoup de vêtements qui sentaient la cigarette ou qui sortaient probablement de la cave. Ok, le côté friperie a son charme et je veux bien chiner en ligne mais il y a quand même des limites ! Encore une fois, je ne veux pas généraliser car certaines font énormément d’efforts pour soigner leur colis avec des petits mots personnalisés et attentionnés merci pour cette lueur d’humanité^^ mais l’impression de jouer au loto peut être fatigante à la longue. Un autre truc qui a le don de m’énerver aussi celles qui te revendent une robe Sézane deux fois plus cher que le prix boutique au prétexte que celle-ci est en rupture de stock… Alors ok, j’entends bien le principe de l’offre et la demande qui fait grimper les enchères, mais merde, certaines sont vraiment là uniquement pour faire du profit et en oublient tous leurs principes. Hélas, tant qu’il y aura un public pour acheter des robes Sézane deux fois plus cher que le prix normal, ce genre de pratique écoeurante et contraire à toute forme d’éthique a de l’avenir sur Vinted ! Ce manque de savoir-vivre est sans doute ce qui m’a le plus faire fuir Vinted ces derniers temps ! Trop de choix tue le choix Vinted a tellement de succès qu’il y a un choix infini de vêtement de tous les styles. C’est génial dans l’absolu et excitant au début, mais ça laisse vite place à un sentiment de trop plein » qui peut tourner à l’overdose, puis à la lassitude générale. A moins de savoir exactement ce que l’on cherche, il y a peu d’intérêt à faire du lèche-vitrine sur Vinted. Sauf si vous avez beauuuuuuuuucoup de temps à perdre dans vos journées. Personnellement je ne ressens plus aucun plaisir à flâner sur Vinted, une fois sur deux j’ai le sentiment d’avoir perdu mon temps. Les meilleures affaires partent de toute façon très vite et à moins de s’inscrire aux alertes pour ne rater aucune vente, vous avez peu de chances de trouver le graal en 5 minutes sur Vinted. Attention à l’addiction à Vinted Vous êtes devenue addict à Vinted ? Vous y passez de nombreuses heures sans réellement savoir pourquoi ni ce que vous cherchez ? C’est normal ! Il y a une vraie montée d’adrénaline à l’idée de traquer la bonne affaire en ligne, qui peut rendre vraiment accro au point d’acheter n’importe quoi juste pour le plaisir d’avoir fait une bonne affaire. Je sais de quoi je parle puisque j’ai moi-même eu cette frénésie d’achat. En particulier pour mes enfants auxquels j’achetais systématiquement tout ce que je trouvais beau et pas cher lol. Et surtout, j’étais tellement contente d’acheter des vêtements de mes marques préférés à petits prix que je n’arrivais plus à m’arrêter, galvanisée par la satisfaction de la bonne affaire. Heureusement, je suis de nature très raisonnable mais je pense que certaines se sont fait vraiment avoir par cette addiction et ont sûrement regretté amèrement beaucoup de leurs achats compulsifs… Pour soulager notre conscience, on se dira que ce n’est pas bien grave puisque c’est de la seconde-main. Je suis la première à dire qu’on a le droit d’acheter pour se faire plaisir et pas uniquement par besoin mais de là à surconsommer bêtement sans réfléchir, il n’y a qu’un pas. Et si Vinted encourageait la fast-fashion ? Il y a cette idée répandue chez les plus écolos d’entre-nous que Vinted encourage à la surconsommation en général et notamment en dehors de la plateforme. Vous l’avez sans doute remarqué, mais sur Vinted on trouve énormément de vêtements issus de la fast-fashion du h&m, ZARA, Mango… etc, avec parfois encore les étiquettes ou à peine portés. Beaucoup de ces vêtements sont sans doute des erreurs d’achats ou achats compulsifs qui atterrissent sur la plateforme plutôt que de rester au fond du placard ou de finir dans une poubelle. Sur le principe, pourquoi pas. Oui mais… Le simple fait de savoir que l’on peut facilement revendre sur Vinted un vêtement acheté à la va-vite n’encourage pas à réfléchir à ses achats. On se dit Tant pis si je ne porte cette fringue que deux fois, au pire elle finira sur Vinted ». Hors, être une consommatrice éco-responsable c’est donner du sens à chacun de ses actes. Vinted ne doit pas être le sanctuaire de vos achats ratés et de vos pulsions consuméristes ! Bien sûr, ça arrive à tout le monde de se lasser de ses vêtements, de regretter ses achats alors qu’on était pétri de bonnes intentions au départ d’avoir envie de changement et de fraîcheur dans sa garde-robe. Mais cela ne doit pas nous décharger entièrement de nos responsabilités. Vinted est une chance pour nous de mieux consommer. C’est aussi une alternative plus écologique à nos envies du moment, parce que oui, on a le droit de vouloir se faire plaisir ou de suivre les tendances. Mais ça ne doit pas être une excuse pour justifier nos razzias au Zara du coin. Imaginez, si tout le monde fait ça… Ça veut dire qu’au fond rien ne changera jamais et ça me rend un peu triste ! Les dépôts-vente physique une révélation Je me suis lassée de Vinted en même temps que j’ai découvert les dépôts-vente physique. J’ai la chance d’habiter Paris où se trouvent de nombreux dépôts-vente très bien achalandés qui ressemblent à de vraies boutiques ! Attention, je ne parle pas des friperies qui sont un tout autre genre de boutiques mais des dépôts-vente plus hauts de gamme qui font un vrai travail de sélection. Dans les dépôts-vente, les pièces sont toujours choisies avec soin et seules sont vendues les pièces en très bon état. Un énorme avantage des dépôts-vente par rapport à Vinted on peut toucher, vérifier la marchandise et même essayer les fringues sur place. C’est quand même génial, non ? J’en avais tellement marre de recevoir une fois sur deux des vêtements trop petits ou trop grands achetés sur Vinted ! Enfin… quand je les recevais, parce que ces derniers mois on ne peut pas dire que Mondial Relay ait brillé par son efficacité hors période de confinement, je précise. J’adore les dépôts-vente parce qu’on y trouve toujours des surprises, à condition de ne rien chercher de particulier. Passer la porte d’un dépôt-vente c’est un peu comme ouvrir une vieille malle dans le grenier de sa mamie, on ne sait jamais ce qu’on va trouver. C’est ça qui est merveilleux ! Acheter dans un dépôt-vente, c’est aussi soutenir l’économie locale et faire vivre les petits commerces autour de chez soi plutôt qu’une grosse plateforme internationale avec un SAV déplorable. C’est dit ! Le mot de la fin Voilà , c’est la fin de cet article fleuve qui me tenait très à coeur depuis longtemps. Aujourd’hui j’achète très ponctuellement sur Vinted, souvent pour mes enfants et seulement des choses très précises que j’aurais pu acheter en boutique. Je vends de moins en moins pour des raisons de temps car vendre sur Vinted est une activité extrêmement chronophage que je préfère justement confier à un dépôt-vente de mon quartier. Mais j’aurai l’occasion d’y revenir ! A très vite avec mes meilleures adresses de dépôts-vente à Paris… La Newsletter du Dressing Idéal Restons en contact ! Recevez mes articles et conseils directement dans votre boite email ! Je m'abonne › EnFrance, personne ne connait le vrai prix des médicaments 04h10 , le 26 juin 2016 , modifié à 10h31 , le 21 juin 2017 Avec un chiffre d’affaires de 80 milliards d’euros en 2014, l’enseigne Lidl dispose de plus de 8 100 filiales dans 24 pays. Leader européen des enseignes de supermarchés discount, Lidl a multiplié par trois ses investissements publicitaires en un an. Mais ses investissements pour garantir des conditions de travail décentes tout au long de sa chaine d’approvisionnement ne semblent pas aussi ambitieux. En Équateur et au Costa Rica, les travailleurs et travailleuses agricoles des plantations de bananes et d’ananas qui approvisionnent ses étals perçoivent des salaires insuffisants pour vivre dignement, sont régulièrement exposés à des produits toxiques et confrontés à la répression syndicale. En France, 75% des ananas et 86% des bananes sont vendues en grandes surfaces qui disposent d’une puissance d’achat considérable. Or, tant que celles-ci payeront des prix aussi bas, les travailleurs-ses agricoles ne pourront ni sortir de la pauvreté, ni faire respecter leurs droits. Jy ai joint le récit de notre chemin 2013, lui aussi, extrêmement chargé en émotions. Quelques extraits du courrier reçu ce jour : « Difficile de mettre des mots sur l'émotion ressentie à la découverte de
Bac Le professeur de philosophie Thomas Schauder invite à s’interroger, dans sa chronique hebdomadaire, sur la phrase Tout ce qui est gratuit n’a plus de valeur ». Chronique Phil d’actu. Le 15 décembre, l’excellente émission de France Culture, Les Pieds sur terre », rediffusait un reportage de 2014 intitulé Le coût du ticket et le prix de la fraude ». Olivier Minot y raconte son expérience de fraudeur dans les transports en commun de l’agglomération lyonnaise, parle des associations de fraudeurs à Paris, de l’expérience de la gratuité dans des villes comme Aubagne. Interrogé à ce propos, Bernard Rivalta, à l’époque conseiller municipal PS à Vénissieux et président du Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise Syrtal de 2001 à 2015, lui répond Tout ce qui est gratuit n’a plus de valeur. […] Il faut bien que quelqu’un paye. Vous le payez directement ou indirectement, mais vous le payez quand même. » Et d’ajouter, quand le journaliste lui demande s’il veut bien faire sauter son amende Vous économisez un paquet de cigarettes de temps en temps et vous payez votre amende de trente-trois euros ». Cette interview synthétise tous les éléments du débat soulevés par ce reportage la dimension morale voire moralisatrice et économique contre le projet écologique et social moins polluer, désenclaver les quartiers » et les banlieues ». Mais là n’est pas mon objet. Ce qui m’intéresse ici, c’est cette phrase, surprenante de la part d’un élu d’un parti dit de gauche » Tout ce qui est gratuit n’a plus de valeur. » Surprenante, parce qu’une bonne partie de l’histoire du mouvement social, et même de la République, consiste, justement, dans le fait de rendre gratuit ou du moins de fixer le coût de ce qui est considéré comme étant le plus nécessaire plafonnement du prix des produits de base, comme le pain, en 1793 ; école publique gratuite en 1881 ; sécurité sociale en 1945, et j’en passe. Valeur d’échange » contre valeur d’usage » Deux conceptions de la valeur s’opposent ici, et donc deux visions économiques différentes. Et cette discussion, aussi vieille que la discipline économique, est encore d’actualité. D’un côté, la valeur d’un bien ou d’un service dépend de son prix, c’est-à -dire de la possibilité de l’échanger contre un autre bien ou service c’est la valeur d’échange » ; de l’autre, la valeur dépend de l’utilité, voire de la nécessité, de ce bien ou service c’est la valeur d’usage ». Pour les économistes dits classiques », comme Smith, Ricardo, ou encore Marx, ce sont là deux choses complètement différentes. Ainsi, l’or ou le diamant ont une très forte valeur d’échange ça coûte très cher, mais une très faible valeur d’usage. A l’inverse, le ticket de bus a une très faible valeur d’échange et une très grande valeur d’usage pour certains, c’est le seul moyen de se rendre au travail, par exemple. Sauf que la valeur d’échange est relative à la loi du marché, alors que la valeur d’usage, bien que variant selon les individus, peut apparaître comme beaucoup plus stable si demain le prix du diamant augmentait, ça n’empêcherait pas grand monde de dormir, alors que lorsque le prix de la nourriture augmente, cela peut entraîner des famines. Donc, l’un des rôles historiques du politique consiste à soustraire certaines choses à la loi du marché, donc à en fixer ou en plafonner le prix, ou encore en assurer la gratuité. Dans ce cas, qui paye ? Les impôts, les cotisations sociales ou patronales, les taxes, etc. Sauf qu’à ce moment-là l’Etat peut décider d’une progressivité du coût, par exemple les plus riches payent plus que les plus pauvres. On remplace l’égalité par l’équité ce n’est pas le même coût pour tout un chacun, mais un coût relatif aux moyens. D’aucuns, comme c’est le cas dans le reportage de France Culture, peuvent bien râler et refuser de payer pour les autres. Dans une société bien régie, l’intérêt général doit primer sur les intérêts particuliers. Quel étalon ? Bon, ça a l’air technique, tout ça, mais en fait c’est très important, parce qu’il s’agit de savoir quel est l’étalon, s’il en est un, pour fixer la valeur d’une chose. En un mot qu’est-ce qui vaut le plus ? Est-ce ce qui est utile individuellement ou socialement, ou est-ce ce qui est cher ? Et le marketing ne s’y est pas trompé, puisque sa principale activité, notamment par la publicité, consiste à nous faire croire qu’un objet est utile, voire indispensable, tout en restant très cher voyez les smartphones par exemple. Le politique pourrait aussi bien fixer arbitrairement un plafond, quitte à rogner sur certains coûts, comme la publicité Dans la période actuelle, la tendance ne semble pas être à la gratuité ou au plafonnement des prix, alors même que tout est de plus en plus cher et que les inégalités économiques s’accroissent. L’idéologie dominante, le néolibéralisme, comme on l’appelle, s’appuie sur le postulat que si on veut diminuer les prix, il faut jouer sur la concurrence. Ainsi, si la SNCF pratique des tarifs de plus en plus prohibitifs, il faudrait mettre fin au monopole d’Etat, et la compétition entre les compagnies ferroviaires ferait mécaniquement diminuer le prix. Mais puisqu’il s’agit d’un monopole d’Etat, le politique pourrait tout aussi bien fixer arbitrairement un plafond, quitte à rogner sur certains coûts, comme la publicité, par exemple. Ne nous y trompons pas l’économie ne repose pas sur des lois immuables et nécessaires comme le sont les lois de la physique. Elle dépend du politique, c’est-à -dire de la décision collective. Nous sommes toujours plus sommés d’être efficaces, bankables », bref de prouver notre valeur. Mais comment mesure-t-on la valeur d’un être humain ? A l’heure du discours de plus en plus technique des politiciennes, à l’heure où les plateaux de télévision sont bondés d’experts » venant dire au petit peuple qu’il vit au-dessus de ses moyens, alors même que la spéculation, l’optimisation fiscale et les dividendes se portent on ne peut mieux, il est du devoir de chaque citoyen de se demander non pas ce que coûtent la sécurité sociale, le chômage, les retraites, l’éducation nationale, la culture et autres gouffres financiers, mais ce qu’ils rapportent socialement et individuellement. Ou, pour prendre le problème dans l’autre sens, ce que serait une société dans laquelle tout cela serait soumis à la loi du marché, et ce que cela nous coûterait dans notre capacité à vivre ensemble. Quitte à paraître gentiment naïf, je dirais que pendant la période des fêtes de fin d’année nous avons tous fait l’expérience de la valeur. La valeur des cadeaux que nous avons offerts ou reçus dépendait-elle de leur prix ? La valeur des repas en famille ou entre amis dépendait-elle du fait d’avoir mangé du foie gras ou des huîtres ? Si vous vous êtes disputé avec votre oncle ou votre cousine en parlant de politique ou de philosophie, on peut toujours rêver, le prix de la dinde ou du cuissot de chevreuil a-t-il sauvé votre soirée ? Et que souhaitez-vous à vos proches en ce début d’année ? La santé, le bonheur, l’amitié, l’amour, la réussite dans leurs projets, et que sais-je encore. Des choses qu’on ne peut chiffrer ou quantifier, qui ne dépendent pas du marché. Des choses gratuites, au fond, ou qui devraient l’être. Je profite donc de cette chronique gratuite pour vous souhaiter à toutes et à tous, lecteurs fidèles ou de passage, une excellente année 2018. Qu’elle vous coûte peu et vous rapporte beaucoup ! Thomas Schauder Phil’ d’Actu, l’actualité au crible de la philosophie Le Monde Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.